« La magie pure ne possède pas d’essence. Elle existe, tout simplement. C’est une force de la nature, le sang de notre monde, la moelle de nos os. Si nous lui donnons forme, jamais il ne faut lui donner âme. »

- Date de sortie : 13 septembre 2018
- Maison d’édition : Lumen
- Série : Shades of Magic
- Nombre de pages : 761
- Illustratrice : Charlie Bowater
- Traductrice : Sarah Dali
SPOILERS
Si vous souhaitez lire ma chronique du second tome, c’est par ici : Shades of Shadows
Personnages :
Kell Maresh : J’ai plus préféré Kell dans ce troisième tome. Il paraissait plus libre, plus vivant, plus lui-même. Je pense que cela vient en partie du fait qu’il était dans son élément : les aventures et la magie alors que dans le tome, il se sentait prisonnier. La relation fraternelle entre les deux était très belle, et bien développée le long du livre. Chacun est prêt à mettre sa vie en jeu pour sauver l’autre. Chacun est prêt à protéger l’autre. Lorsque l’autre était blessé, cela était triste de voir Kell ou Rhy s’inquiéter autant pour son frère.
Lila Bard : Comme dans le tome 2, Lila est un personnage en demi-teinte. Elle vient à peine de découvrir ses pouvoirs magiques, et devrait donc être la plus faible du groupe, mais à plusieurs reprises, elle montre des pouvoirs appartenant à des personnes qui ont des années d’expérience. On ne sait pas d’où vient ses pouvoirs ni comment elle a perdu son œil. Je n’ai pas non plus trop apprécié les rabâchages constants de Lila qui est mystérieuse, coriace, etc.
Je n’ai pas non plus aussi vu cette énorme transformation dont beaucoup parlent. Pour moi, elle n’a pas énormément changé. D’accord, elle s’est (bien) rapprochée de Kell, elle fait un petit peu plus confiance aux autres – un tout petit peu, mais c’est tout. Elle est toujours aussi insouciante alors que les personnages passent leur temps à lui rappeler de faire attention. Par contre, j’apprécie ses compétences de voleuse/tueuse ainsi que sa répartie mordante.
Rhy Maresh : Avec Holand, c’est sûrement celui qui a été le plus développé. On est passé d’un garçon assez insouciant et joueur dans le tome 1, à quelqu’un de plus responsable dans le tome 2 puis à quelqu’un prêt à endosser le rôle de roi. Quelles épreuves il a traversées depuis le premier tome ! Avec Holland, c’est sûrement celui dont l’histoire m’a le plus touché.
« La douleur nous rappelle que nous sommes vivants. »
Alucard Emery : Je l’avais bien apprécié dans le tome 2, mais c’est sûrement l’un des personnages qui a le moins évolué de l’histoire. Son passé est quand même pas mal tragique et la perte de sa sœur dans ce tome renforce cela. Par contre, j’ai bien aimé voir sa relation avec Rhy, leur tristesse, leurs remords, mais aussi leur alchimie.
Holand Vosijk : C’est sûrement le personnage le plus intéressant et développé de l’histoire. D’un côté, je comprends son désir de voir son monde restaurer alors que le Londres rouge se pavane et vit comme si de rien n’était. J’ai beaucoup aimé les souvenirs de sa vie avec son ami le Roi de l’Hiver et sa rencontre avec les Dane qui l’ont torturé. Il avait de la profondeur, des raisons de se comporter comme il l’était, et des désirs.
J’ai aussi trouvé que le traitement de Holand par les autres personnages était (très) injuste. Kell savait qu’il était obligé d’obéir aux Dane et à Osaron, qu’il n’était plus maître de lui-même, mais il a gardé le silence ? Pourquoi ? Bonne question. D’accord, certaines de ses actions étaient de son propre chef, mais la plupart étaient causées par d’autres personnes.
« Si Osaron ne mord pas à l’hameçon… S’il ne vient pas, tu mourras. »
« Comme tout le monde, un jour ou l’autre, répliqua Holland sans s’émouvoir. J’aimerais simplement que ma mort ait un sens. »
Histoire :
On débute l’histoire peu après la fin du tome deux avec Lila qui part à la rescousse de Kell dans le Londres blanc. Pendant qu’Osaron s’empare du Londres rouge et transforme ses habitants en pantin.
J’ai mieux apprécié ce livre, car il y avait plus de rythme, entre les ténèbres qui grignotent la ville, les sorties de Lila, Alucard ou encore Rhy dans Londres, l’aventure en mer, les combats plus intenses, etc.
Par contre, il y a des longueurs qui n’ont rien apporté à l’intrigue. Comme par exemple, le personnage de Ojka, qui aurait pu être intéressant, mais pourquoi commencer à la développer pour la tuer un peu plus loin ? On peut dire la même chose de la petite fille, Nasi, qui était liée à Ojka. J’ai aussi trouvé un peu inutiles les passages avec le roi George IV car ils n’apportaient, encore une fois, pas grand-chose à l’intrigue. Ils ralentissaient l’intrigue plus qu’autre chose. Par contre, j’ai plutôt bien aimé les passages avec Ned Tuttle qui semble être le seul à voir que son monde change peu à peu. Même si, bon, ça ralentissait l’intrigue et ça n’apportait pas grand-chose.
Par contre, j’ai bien aimé ceux avec le roi Maxim et la reine Emira. Ces passages m’ont montré qu’ils étaient plus différents, plus humains que dans les chapitres où ils n’étaient pas les personnages centraux.
J’aurais aimé voir les autres pays, les autres cultures qui semblaient très intéressantes. J’ai trouvé que le monde créé par l’auteure n’a pas été exploité à sa juste valeur. Déjà que quasiment toute la trilogie se passe dans le Londres rouge et que les trois autres Londres ne possèdent pas grand-chose d’intéressant vu que la magie y est inexistante ou très pauvre, voyager dans les autres pays aurait été bienvenu. D’un autre côté, les tensions géopolitiques légèrement présentes dans le tome deux connaissent ici un triste tournant.
Une trilogie qui avait bien débuté, avec un concept intéressant, mais dans l’ensemble, j’ai été un peu déçu par cette série. Des personnages et un univers pas assez exploités (à part Rhy et Holland), un second tome lent et des longueurs par-ci par-là.